Doc Watson (Storie)

 

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Lorsque l'on décide d'écrire sur l'une de ces figures emblématiques de la musique américaine, nous devons le faire avec beaucoup d'humilité et en essayant de ne pas être trop dans les poncifs, être simples et comme le plus souvent aussi humains et bienveillants que ces artistes. Lorsque l'on se lance dans une « biographie » de Doc Watson cela ne peut être uniquement dans cet esprit.

Il est à la fois difficile et ridicule de résumer une vie, une carrière, une démarche artistique en quelques lignes... et même au travers d'un livre, car cela ne sera et uniquement au travers du prisme de sa, ses propres sensibilités qui ne sont pas les même lorsque l'on a vingt, quarante ou bien plus d'années au compteur. Bon ! comme je suis dans le cas du « bien plus », je ne me prends ni pour un journaliste, ni comme un spécialiste, mais simplement comme un amateur et pour être un « amateur éclairé »... j'allume la lumière et je me lance... c'est parti !!!

On a toujours une relation spéciale avec tout artiste. Cette relation naît un jour et comme une graine que l'on plante, elle va pousser selon un rythme unique et qui d'individu en individu sera différent. Cela s'explique comme pour une graine par le substrat dont elle dispose pour s'épanouir. Alors si je me suis plus spécialement intéressé à la Country Musique qu'au début des années 80 alors que beaucoup de gens de mon âge allaient vers le disco ; ce n'est pas pour cela que je suis tombé amoureux, passionné de la musique de Doc Watson. Je ne venais pas d'une famille de musiciens, de fans de musique américaine, d'un cercle d'amis partageant cette passion... et j'étais plus attiré par les « News traditionalistes ». Mais les années, qui ont passées ensuite, ont permis à cette petite graine, là depuis le commencement, mais aussi quelque peu oublié, de pousser doucement, sûrement et après les chemins longs, très longs et parfois sinueux de mes découvertes musicales m'ont ramenés à de nombreuses reprises vers ce musicien. Les adaptations de certains, les reprises diverses et variées... finissent par m'envoyer toquer à la porte du propriétaire, du musicien génial et discret … ce musicien qui a le temps de vous attendre. Oui, ce musicien qui vous accueille les bras ouverts avec ses interprétations, ses compositions, son jeu à la guitare ou banjo ou harmonica, sa voix, son univers, son esprit. Tout ce qui le rend si proche, si accessible et surtout si humain.

Doc Watson ne me semble pas, ou à de très rares cas, accessible immédiatement sans que l'amateur (que je suis comme beaucoup) ne fasse son propre chemin, son propre pèlerinage, sa propre construction, ses propres découvertes de proche en proche de cet un univers si particulier. Univers empli de valeurs, d'humanité, d'histoires, de traditions , de transmission. Soyons, un peu comme des saumons, qui remontent les fleuves, rivières, cours d'eau pour retourner à l'origine, à leur origine. Oui, pour moi, c'est tout ceci la musique de Doc Watson ! À la fois de l'émerveillement et l'acquisition de valeurs comme un père, une mère, un grand-père ou grand-mère peuvent le donner à leurs enfants, petits-enfants. Comme un mentor sait transmettre ce qui est juste, beau, valorisant, épanouissement.

 

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Doc Watson dans sa carrière a enregistré une bonne quarantaine de disques avec des dizaines de chansons qu'il s'est appropriées lorsqu'il ne les composait pas lui-même. Ressentir chaque ligne mélodique, chaque phrase musicale ou de mots, chaque histoire prendrait une vie puisqu'il lui fallut une vie entière pour les faire, les produire, les jouer, nous les donner. Une vie qui commence à Stony Fork près de Depp Gap en Caroline du Nord en 1923 le 23 mars très précisément ; sixième d'une famille de neuf enfants son père Dixon Watson (fermier et journaliste) et sa mère Annie (née Greene). Il a une malformation de naissance dans les vaisseaux sanguins qui irriguent les yeux et il développe une infection qui lui fait perdre complètement la vue dès sa première année de vie. Ses origines familiales sont connues et remontent jusqu'à un certain Tom Watson, écossais, venu en Amérique vers 1790.

Dans l'introduction du livre « The Songs of Doc Watson », le folkloriste Ralph Rinzler a écrit : « L'ouest de la Caroline du Nord est depuis longtemps reconnu comme l'un des plus riches répertoires de chansons et de traditions folkloriques du sud-est des États-Unis. ». Ceci est certainement dû à l'enracinement très fort des gens, des familles sur ces terres agricoles, l'unité pendant longtemps de lieux, d'espace, de traditions orales se transmettant de génération en génération. Et ce n'est pas par hasard si en 1916, Cecil Sharp collectait des chansons et des ballades dans ce coin des Appalaches.

Doc fut dès ses premiers jours, et encore plus lorsque la nuit tomba sur ses yeux, bercés par les chansons de sa mère. Lorsqu'un être humain est privé d'un de ses sens, il est certain qu'il développe plus fortement l’acuité d'un autre et c'est certainement ce que fit Doc... développant son oreille, enregistrant chaque mélodie, chaque histoire et il dut pousser aussi très tôt lui aussi la chansonnette. Il chantait avec les membres de sa famille les chants chrétiens et accompagnait son père qui dirigeait l'Église Baptiste locale. Il se souviendra, bien des années après, de la douceur de la voix de sa mère et des premières chansons dont il était sûr : "The Lone Pilgrim" et "There is a Fountain". Dès six ans, il s'adonne à l'harmonica qu'il reçut comme cadeau, un nouveau à chaque Noël pendant plusieurs années. Son père ensuite lui enseigna les rudiments du banjo, mais en fait, Doc appris à jouer plus en autodidacte. Faisant de nombreuses erreurs, mais ne renonçant jamais. Le premier air, dont se souvenait Doc, était le titre « Rambling Hobo » que jouait son père.

Le fait que son père lui ait construit son premier banjo est certainement l'acte fondateur de toute la suite de la vie de Doc, car sans cela ou sans l'achat d'un instrument, Doc n'aurait pu s'y accrocher et passer des heures et des heures à apprendre et à devenir. Oui, devenir un homme et à l'époque cela commençait très tôt ! Dès sa quatorzième année, le père de Doc lui apprend à tronçonner le bois et être au travail même sans voir ; aider et participer au travail de la ferme fut pour Doc salvateur, car il se sentit alors « utile » et de ne pas avoir peur de la vie.

 

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Musicalement, les influences sont très, très locales voir familiale puis un tourne-disque arrive enfin dans la famille et la pile de disques grandies doucement grâce à sa mère qui adore cela. Et c'est tout naturellement que la Carter Family, Jimmie Rodgers, Gid Tanner ou encore les Carolina Tar Heels ou les Skillet Lickers emplissent la maison de musique. Et son univers musical s'agrandit encore lorsqu'il entre à l'école spécialisée « Morehead » de Raleigh où il découvre la musique classique et jazz (version big bang) ou encore des guitaristes comme Django Reinhardt. Il déclare d'ailleurs par rapport à ce dernier : « je ne comprenais pas comment il faisait, car il allait si vite... mais je sais une chose c'est que j'adorais cela ! » et c'est à ce moment qu'il adopte et apprend à jouer de la guitare grâce à un des ses amis d'école Paul Montgomery.

On sent que la musique est une porte ouverte sur le monde et sur son développement personnel et qu'il s'y accroche comme à une bouée de sauvetage même si et certainement, il le faisait inconsciemment. Il est encore bien jeune et de retour à la maison son frère emprunte une guitare à l'un de leurs voisins M Spencer Miller. Son père qui ne sait pas que Doc a déjà quelques rudiments (grâce à Paul), lui lance un petit défi d'apprendre et de lui jouer en une journée une chanson et s'il y arrive il complétera les économies de sa tirelire pour acheter une guitare. Ce fut la chanson « When The Roses Bloom In Dixieland » que Doc apprit et bien des années plus tard, il reconnut : « Le banjo était quelque chose que j'aimais vraiment, mais quand la guitare est arrivée dans ma vie, pour moi ce fut mon amour en musique. ». La guitare l'unit alors un peu plus à son frère Linny avec qui il apprend des chansons traditionnelles ainsi que certains succès du Grand Ole Opry.

Son apprentissage de la guitare commence par le jeu au médiator version Carter Family puis, écoutant et s'acharnant, il s'approche de celui de Jimmie Rodgers. D'année en année, il progresse et remplace à dix-sept ans sa guitare Stella par une Silvertone. Il la paya avec l'argent qu'il gagna à travailler à la scierie avec son autre frère David. Avec la guitare, il y avait un livre avec une méthode pour interpréter au médiator certains titres et des illustrations comment tenir la guitare que lui expliquait, détaillait son frère. Depuis, Doc ne s'est jamais départie de cette façon de tenir son instrument.

 

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De guitare en guitare, fut son nouveau chemin et c'est en 1940 qu'il acquière sa première Martin (une D-28), mais il lui fallut plus d'une année pour la payer et donc l'obtenir. Nous sommes bien loin de notre temps avec le fait de vouloir de suite tout et tout le temps. Doc, même s'il en rêvait, avait le temps et la patience. Il commença alors à jouer dans la rue, pour financer ladite guitare, et preuve qu'il avait déjà beaucoup de talent il arrivait à gagner parfois jusqu'à 50$ par jour.

A oui, Doc ne s'appelait pas encore Doc, mais depuis sa naissance Arthel Lane Watson. Ce n'est que dans cette période des premières prestations dans la rue ou quelques endroits où il pouvait jouer et à l'âge de dix-huit ans qu'il reçut le surnom de « Doc ». Cela s'est fait lors d'une émission de radio en direct depuis un marchand de meubles que sur la demande de l'annonceur une femme du public suggéra de l'appeler Doc au lieu d'Arthel... et je crois que ce petit nom lui resta !!! Il dira en 1995 « Je n'y ai pas prêté beaucoup d'attention. Si cela ne s'était pas produit... ils m'auraient probablement appelé Art pour raccourcir Arthel, ce qui est courant, vous savez."

La vie de Doc ne s'enflamme pas pour autant, il a dix-huit ans et rencontre, alors qu'il fait une visite à un violoniste Carlton Gaither, Rosa Lee la fille de ce dernier. Elle est plus jeune que lui n'a alors que dix ou onze ans... et six ans plus trad alors qu'il n'y pense plus la voilà avec sa famille qui s'installe à seulement huit cent mètres de chez Doc. Il a alors vingt-quatre ans et elle seize... tranquillement comme à son habitude les choses qui doivent se faire, se font et il l'épouse en 1947 puis naissent quelques années après Eddy Merle (1949) et Nancy Ellen (1951).

 

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1951 … vingt-huit ans et toujours pas de carrière musicale en vue ! Non, Doc est un homme placide qui avance pas à pas. Il devient accordeur en piano, car il faut bien gagner sa vie et nourrir sa famille. Ce n'est qu'en 1953, qu'il décroche un contrat comme guitariste dans le groupe de Jack Williams et des Country Gentlemen. Cette année le voit donc pointer le bout de son nez, certes encore timidement, dans le milieu de la musique professionnelle.

De l'âge de dix-huit ans à trente ans, Doc a essayé d'apprendre le violon et ceci fut l'une de ses plus grandes frustrations, car il n'y arriva pas, et ceci même s'il aimait le côté saccadé ou les envolé que l'on pouvait se permettre avec ce type d'instrument. Avec le groupe de Jack Williams, ils essayèrent d'adapter le style d'interprétation et le rythme du violon sur certains morceaux, mais à la guitare, car il n'avait pas de violoniste la majeure partie du temps et on leur demandait des morceaux rythmique et dynamique comme ceux avec un violon … Jack demanda à Doc d'essayer avec sa guitare électrique. Doc se lança le défit et le releva sur des titres comme : « Black Mountain Rag », « Old Joe Clark », « Sugarfoot Rag » et « Billy In The Lowground ."

Lors qu’arriva la période du renouveau de la musique folk, Doc eut l'idée de transférer cette méthode de la guitare électrique vers la guitare acoustique. Je crois que l'on peut, aujourd'hui, affirmer qu'il eut une idée de génie. Doc continuait de jouer avec Jack Williams et pour ce qui est justement des morceaux traditionnels il les faisait en famille ou avec ses amis dont Clarence « Tom » Ashley.

 

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de gauche à droite : Carlton Gaither - Clarence Ashley - Doc Watson & Rosa Lee Watson

 

Deux éléments allaient jouer en sa faveur dans les années qui allaient venir.

Le premier est le passage dans sa région de Ralph Rinzler et Eugène Earle qui, musicologues, enregistre les artistes locaux qui sont les garants, les passeurs des vielles chansons et titres emblématiques du folklore à la fois jeune de la nouvelle nation et déjà en danger ceci dans le courant de l'année 1960. Clarence a réuni pour eux pas mal de musiciens dont Doc. Ralph et Eugène sont fortement impressionnés par la qualité du jeu et du chant produit par Doc."Doc Watson & Clarence Ashley - Folkway recordings 1960-1962"

Lors de ces enregistrements, il dut emprunter une guitare Martin D-18 à son ami Joe Cox. Doc dit : « C'était un bon vieux D-18. J'aimerais bien l'avoir ». Doc se souvient qu'il s'agissait d'un modèle D-18 de 1942 ou 1943. En 1961, Doc, Gaither, Clarence Ashley, Fred Price et son voisin Clint Howard ont donné un concert parrainé par Friends of Old Time Music à New York. Les breaks de guitare de Doc ont été reçus avec enthousiasme.

Le deuxième événement est que Clarence Ashley est à un nous tournant de sa carrière avec un second souffle, il forme un old-time band dont le guitariste rythmique sera bien sûr Doc Watson en 1963. En parallèle, Doc commence a se produire en solo dans différents puis enfin, sa renommée d'estime, il est invité en tant qu'artiste à part entière deux années consécutives 1963-1964 au Newport Folk Festival, sa carrière allait prendre son essor.

Il est intéressant de noter que tout c'est passé comme si cela était sa destinée et le plus naturellement du monde. Je ne dis pas qu'il ne fit aucun effort, mais il travaillait son style, ses chansons, ses arrangements, son jeu aux différents instruments avec une grande ferveur, mais il n’apparaît pas qu'il est recherché la gloire ou même le succès. Il voulait, je pense, faire simplement sa musique et s'il pouvait gagner avec sa vie cela ne pouvait qu'être mieux. Il a eu aussi la chance de croiser des gens soucieux de l'héritage de la musique et des gens bienveillants.

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Ralph Rinzler a mis en relation Doc avec, celui qui faille considérée comme le père de la musique Bluegrass, Bill Monroe. Ensemble, il firent évoluer à la fois leur musique individuelle, mais aussi le genre Bluegrass en le dynamisant. Il travaillèrent ensemble de manière quelque peu récurrente de 1963 à 1980 et s'ils ne firent pas de disque ensemble, les enregistrements de leurs duos ont longtemps tourné sous le manteau puis furent distribués par Smithsonian Folkways en 1993 sous le nom de Bill Monroe et Doc Watson: Live Duet Recordings 1963-1980.

 

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La vie en tournée n'était pas spécialement facile pour Doc, jusqu'au jour où son fils Merle l'a rejoint et c'est occupé, tout en jouant lors des concerts, de la vie au quotidien de son père.

Si dans ses jeunes années Merle ne montre aucun intérêt pour la musique, la musique se révèle à lui vers la quinzaine et de cet instant, plus rien ne pourra le détourner d'elle. Sa carrière suit celle de son père, mais loin d'être un simple accompagnateur, il devient un véritable duettiste avec son père et la carrière de Doc devient peut-être encore plus riche par cette émulation, cet accord parfait entre le père et le fils dans une même musique.  Et il jouera son premier concert avec Doc en 1964 au Berkeley Folk Festival. D'ailleurs, Doc le reconnaît en 1977 dans le magazine Bluegrass Unlimited. Et c'est dès cet instant que la carrière de Doc a véritablement décollée. Il est, de même, important de souligner que Merle ne copia en aucune façon le jeu de son père ayant son propre style, ses propres centres d’intérêts et d'influences parmi lesquels les Bluesmen Mississippi John Hurt ou encore Jerry Ricks. Doc déclare : « Ce qui m'a le plus impressionné dans le jeu de guitare de Merle, c'est le style de bon goût qu'il a développé et sa capacité à apprendre très rapidement et à jouer un beau solo sur un air complexe peu de temps après avoir appris la mélodie » [dans Acoustic Guitar Magazine de mars/avril 1993]. On ajoutera que, la femme de Doc, Rasa Lee était une très bonne chanteuse et que leur fille jouait de la Dulcimer. Et l'on terminera le petit tour familial en précisant que son petit-fils Richerd est lui aussi un très bon guitariste et s'est produit plusieurs années avec son père et son grand-père.

En 1964, Doc enregistre pour Vanguard un album simplement nommé « Doc Wtason » et qui sera réédité sept fois sous des titres différents :

Doc Watson & Son (1965)

Southbound (1966)

Home Again (1967)

Good Deal (1968)

Doc Watson On Stage (1970) (que j'ai le plaisir d'avoir en Vinyle)

Ballads From Deep Gap (1971)

Old Timey Concert (1977)

Pour parfaire leur son, leur style Doc et Merle jouèrent depuis 1968 et jusqu'à la fin sur des guitares Gallagher. Don Gallagher avait rencontré Doc et Merle au festival de Union Grove en Caroline Nord et il avait fait le détour avec JW Gallagher par Deep Gap pour montrer quelques modèles de leurs guitares et cela avait matché entre eux.

La vie ressemble, depuis pratiquement le début, a un long fleuve tranquille, mais la chute fut brutale lorsqu'en 1985, Merle décédé dans un accident de tracteur et Doc perd bien plus qu'un fils et un accompagnateur : " j'ai perdu le meilleur ami que j'aie jamais eu dans ce monde ." Et pas mal après en 1997 Doc confie : « La nuit avant les funérailles, j'avais décidé d'arrêter, juste arrêtez de jouer. Eh bien, cette nuit-là, j'ai fait un rêve. En général, j'ai une certaine perception de la lumière, mais dans ce rêve, il faisait si sombre que je pouvais à peine le supporter. C'était comme si j'étais dans des sables mouvants jusqu'à la taille et je me sentais m'enfoncer. Je n'allais pas m'en sortir. Puis soudain, cette grosse et forte main m'a attrapé par la main et j'ai entendu cette voix dire : " Allez, papa, tu peux y arriver. Continue. ".

Déjà, l'année précédent le décès de Merle, Jack Lawrence le remplaçait souvent et accompagné Doc en tournée. Depuis Jack Lawrence assura se rôle à plein temps avec pendant les deux premières années T Michael Coleman puis à partir de 1987, ce ne fut qu'en duo.

En 1988, Doc organise le Merle Fest un festival pour rendre hommage à son fils et meilleur ami. Nancy suggéra rapidement à son père d'inviter d'autres artistes permettant ainsi de faire perdurer et grandir d'un manière vivante ce festival. Ainsi dix ans plus tard en 1997, le festival existait toujours avait grandi se tenait sur 4 jours avec pas moins de 13 concerts et un fréquentation de plus de 45 000 personnes.

 

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Sa carrière va devenir plus soft et les concerts en nombre de plus en plus réduisent au fur et à mesure que Doc entre en âge. À partir de 2007, c'est son petit-fils, Richard, qui jouera avec lui sur scène quelque temps.

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Tout au long de sa carrière, il recevra plusieurs récompenses des Grammy Awards et a été introduit à plusieurs Hall of Fame.

Mais la lignée des musiciens Watson va connaître une fin dans les années 2010 avec en 2012 d'abord le décès de Doc et en 2015 celui de son petit-fils Richard suite à une crise cardiaque à l'âge de quarante-neuf ans.

 

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Doc Watson, avec son fils, son petits-fils et tous ceux qui l'ont accompagné dans ce long chemin musical, est l'un des monuments de la musique américaine masi aussi mondiale. Ceux, qui comme moi, se sont laissés prendre ne le regrettent pas une seule seconde.

Pour ceux qui aiment les sons originaux des artistes avec leurs premiers disques sur les plateformes ou sur Bandcamps sont à l'écoute des petits bijoux comme : « Doc Watson » ; « Jean Ritchie & Doc Watson » ou encore « Bill Monroe & Doc Watson », mais une approche est possible avec « The Denitive » paru en 2013 et contenant pas moins de 34 titres ou si vous me faites confiance le double vinyle « Doc Watson on stage » sur Vanguard records.

 

 

Quelques-uns de mes titres favoris sont : « Blue Railroad Train », « The Train That Carried My Girl from Town » ; « Brown's Ferry Blues » ; « Spikedriver Blues » ;... Mais il est bien difficile de faire une liste tant il y en a ! Je ne prendrai donc comme seul exemple le premier de mes préférences :

Blue Railroad Train

Blue railroad train

Going down the railroad tracks

It makes me feel so doggone blue

To listen to that old smokestack

Le chemin de fer bleu

Avaler les voies ferrées.

Cela me fait ressentir le blues

d'écouter cette vieille cheminée

Come back again

Let me hear the whistle blow

You’re taking the sun and leaving the rain

And I hate to see you go

Reviens,laisse-moi entendre le coup de sifflet

Tu prends le soleil et tu laisses la pluie.

oh, je déteste te voir partie

Blue railroad train

Leaving me far behind

Gimme back the good old days

And let me ramble down the line

Le chemin de fer bleu

me laissant loin derrière.

Rendez-moi le bon vieux temps

et laisse-moi parcourir cette ligne.

Blue railroad train

Leaving me her alone

You treat me good you treat me bad

You’re making me think of home

Le chemin de fer bleu

me laissant seul sans elle.

Tu me traites bien ou mal

Tu me fais penser à la maison.

I’ve got the blues

I’m longing for your company

It’s many miles from where I am

To the only one for me

J'ai le blues

J'ai envie de ta compagnie.

Tu es à plusieurs miles de là où je suis

Pour être la seule pour moi.

It’s lonely here

Waiting for the manifest

I hope that engineer is kind

Enough to let me be his guest

Ici solitaire

En attendant le message,

j'espère que le conducteur aura la gentillesse

de me laisser être son invité.

I’m not as bad

As you might think I am

I hobo here I hobo there

I’ve traveled these states around

Je ne suis pas aussi mauvais que vous pourriez le penser.

Clochard ici, clochard là-bas, j'ai parcouru ces États.

Blue railroad train

A good old pal to me

You take me where I want to go

And my transportation’s free

Le chemin de fer bleu forme un bon vieux copain pour moi.

Vous m'emmenez où je veux aller et mon transport est gratuit.

 

 

Crédits ayant été utilisés pour cette biographie :

Biographie de Doc Watson

celle de Dan Miller

celle de Gérard Herzhaft & Jacques Bremond

notes dans Bluegrass – A history Neil V Rosenberg

Country Music – The Guinness Who's Who of

 

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